Paris le désert
Dans ce Paris désert de fin d’année,
amour, ma ville, amour je t’ai nommée,
et je cours des jardins du Trocadère
jusqu’à ce mont là-haut que l’on dit martre
Amour, ma ville, amour, ma bafouée
par tous ces faux plaisirs défigurée,
je cours, je cours, lente se meurt l’année,
en ce désert, Paris, ma destinée.
Je passe par l’Hôtel des Invalides,
la gloire avec la mort s’en est allée
au paradis, à l’ombre des épées….
Tous ces drapeaux qui claquent dans le vide.
La neige à la Concorde c’est joli.
Quelqu’un me voit tomber et me sourit.
Je lui réponds: vous êtes bien aimable,
à ce désert il manque un peu de sable.
Mon smoking tout crotté je reprends ma course,
fuyant la Madeleine et puis la Bourse,
je pense à saint François face aux notables:
”l’argent messieurs c’est le crottin du diable”
Ah ! Ah ! Mon dernier rire de l’année,
Minuit: mon premier rire de l’année…
Je pars chercher les autres clowns en ville,
mon cocktail smerdiakoff et ma sébile.
Ce texte figure dans ces disques :
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