Les croisés

Ayant fort raisonné leur foi, sacré leur crainte,
forgé, de père en fils, un sexe ‘vertueux’,
comme on cherche querelle, ils cherchaient d’autres cieux,
une terre à baiser qu’ils pourraient nommer sainte.

La trouvaient, la baisaient. Foi puissante, âme feinte,
jaloux de ce bien-être acquis sous d’autres cieux,
comme on partage un bien ils se tuaient entr’eux,
libérant une ardeur qu’ils pouvaient nommer sainte.

Ils revenaient, la foi forcée et l’âme éteinte.
Mal saisis par un doute acquis sous d’autres cieux,
comme on meurt de stupeur ils se couchaient chez eux,
éclairés par la mort qu’ils pouvaient nommer sainte.

Cherchons sans guerroyer l’Orient par l’étreinte,
ayons assez d’ardeur pour inventer les cieux,
labourons, aimons-nous comme une terre à deux:
les vivants, après nous, pourront la nommer sainte.

Ce texte figure dans ces disques :

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